Se connecter

M Philippe Bauduin, auteur bien connu des passionnés d’histoire de la seconde guerre mondiale, est originaire de Caen. Il y a d’ailleurs passé son certificat d'études.

C’était le 5 juin 1944, le jour de son anniversaire, le résultat devait être donné le 6 juin 1944…

Seulement au matin du 6 juin, les copies ont été détruites dans le bombardement allié visant à bloquer les mouvements vers la mer de la 21 pz !

C'était le 20 décembre 1942, il y a 67 ans. Une escadrille de 18 bombardiers alliés composés de trois groupes de six avions rentraient d'une mission de bombardement sur Romilly sur Seine lorsque la chasse allemande, basée au camp de Voisin, près de Coulommiers mitrailla l'un d'eux à son retour.

Le pilote, tenta désespérément, selon toute vraisemblance de se poser à l'orée de la forêt avoisinante.

A la suite de la perte de la queue de l'appareil, celui-ci, privé de gouvernail partit en autorotation, en feuille morte. Au moment où le pilote chercha à rétablir l'assiette, moteurs plein gaz; l'avion heurta un poteau électrique et ce fut la catastrophe.....Extrait

Pour s’assurer le meilleur appui aérien au sol, les Alliés ont programmé de construire, dès le Débarquement, au plus près de la ligne de front des aérodromes temporaires. En trois mois la Normandie sera couverte par plus de 50 plateformes, 30 américaines et 20 britanniques.

Comment cela a été possible ? Quels résultats sur le déroulement et l’issue des combats ?  Que reste-t-il aujourd’hui de ces travaux gigantesques ?

 Voici l’histoire de l’un des plus grand d’entre eux, celle de :

B 9
Creully-Lantheuil- Saint Gabriel

La construction

Dans le secteur britannique, (de Ouistreham à Port en Bessin), la construction des aérodromes temporaires, identifiés : B pour British, nécessaires au développement des activités aériennes de la RAF, est confiée à des unités spécialisées du Génie Militaire  appelées : Airfield Construction Group, Royal Engineers : ACGRE.

 

Il y avait 5 ACGRE pour le secteur britannique. Nous nous intéresserons dans cet article au 13th ACGRE qui a en charge, notamment, la construction de l’aérodrome de Creully/Lantheuil : B9.

Le 13th ACGRE est constitué de 6 compagnies : une compagnie de commandement, deux compagnies de sapeurs, RE,  trois compagnies de pionniers, PC, et un atelier des REME , soit un total de 800 hommes placés sous le commandement du Lt. Colonel Rankin. Il est doté de matériels spécifiques : bulldozers, scrapers, rouleaux, grues, camions divers…..Après le nivellement des sols il est étendu sur la surface de la piste un grillage à grosses mailles carrée maintenu par des clips et des piquets. Les missions prioritaires du 13th ACGRE sont la construction simultanée de B6 à Coulombs et B9 à Creully.

"Albert nous raconte encore qu'en Mai 1940, évacué avec sa famille, il passe la nuit dans une ferme retirée de la grand'route. Il partage l'hospitalité d'une grange avec une cinquantaine de jeunes gens. Avant l'aube il est surpris de voir ceux-ci revêtir l'uniforme allemand. Il tente de fuir cette étrange compagnie. A l'entrée de la ferme, une camionnette lui barre le passage. ... "

Témoignage que la cinquième colonne n'est pas un mythe.

5eme colonnela 5ème colonne

Le 20 décembre midi, il fait à peine froid, le lieutenant-pilote Paul de Forges décolle du terrain de Saint Dizier pour une mission de grande reconnaissance au-dessus du territoire ennemi, "survol de la région du Mein, photographie du secteur fluvial entre Mayence et Francfort", avec à bord du Potez ses équipiers, le lieutenant-observateur Navelet et l'adjudant-mitrailleur Paul.

Ce n'était pas le premier vol de guerre de l'équipage. Déjà, les 3 hommes avaient accompli une douzaine de missions de reconnaissance, les unes à très haute altitude, les autres à moins de 20 mètres du sol... La 1ere le 8 septembre 1939 un trajet Mayence-Francfort-Darmstadt, le 15 octobre les terrains d'aviation de la région de Bonn, ... 

Aujourd'hui, l'avion grimpe vite dans le ciel; bientôt, il atteint 10 000 mètres, se rétablit en vol horizontal, pique sur l'Allemagne, survolant une splendide mer de nuages. A bord tout va bien... Non! L'oreille exercée du pilote perçoit un bruit anormal. Un regard à gauche, à droite, un peu d'attention encore... C'est bien le moteur gauche qui vibre.

Insigne__I_33Insigne métallique de la 1ère escadrille du GR I / 33Paul de Forges saisit son crayon et griffonne cette information. Il tend la feuille à l'observateur responsable de la mission.Navelet lui répond par le même moyen : "Ce n'est peut-être pas grave. Il faut coûte que coûte remplir la mission. Plus loin devant nous, on aperçoit une troué dans les nuages, l'on pourra peut-être faire quelques bonnes photos".

Le pilote approuve de la tête et reprend son cape au 70° vers l'Est. Des déchirures de plus en plus fréquentes dans la couche nuageuse mais soudain Navelet lui tend un papier : "demi-tour. Malgré toutes les précautions prises le froid excessif a bloqué l'appareil photo. Nous rentrons au terrain".

Mais... derrière lui, là,  un peu à droite, dominant le Potez d'une centaine de mètres, c'est bien un avion ennemi, un chasseur "Messerschmidt 109"! De Forges n'en revient pas...

Déjà l'ennemi crache le feu de toutes ses mitrailleuses... que faire? De Forge voudrait bien manoeuvrer, se mettre en bonne position de défense... Mais c'est impossible, les commandes des ailerons sont presque complétement immobilisés par le gel (qui donc est responsable, qui a réceptionné cet avion de reconnaissance à haute altitude et qui justement à haute altitude ne fonctionne qu'imparfaitement) et les mitrailleuses sont, elles aussi, bloquées par le froid!

Une seule ressource, une seule chance d'en sortir, pense De Forges : la fuite par un plongeon rapide...

Il pousse le manche er c'est la descente rapide, le piqué. Mais le "Messerschmidt", en très bonne position, poursuit le "Potez" et tire, tire, tire sans arrêt, transformant l'avion français en écumoire!

Soudain, De Forges ressent un grand choc douloureux à l'épaule gauche et son bras retombe inerte le long de son siège. Avec son seul bras droit, il s'efforce de maintenir son appareil en piqué. La tâche est rude, il n'y parvient qu'en s'aidant de ses genoux, tandis que les balles claquent autour de lui et font sauter tous les instruments de bord!

L'avion atteind enfin la couche nuageuse vers 4000 mètres, De forges tire sur le manche mais le "Potez" est à moitié désarticulé, vibre de façon effroyable! La cellule résiste au terrible effort et l'avion sort des nuages en vol presque normal à une altitude de 400-500 mètres... C'est le salut tant espéré!

Une batterie de DCA allemande se trouve là juste à point pour accueillir l'avion français. En moins d'une seconde, notre équipage est pris, entouré, bousculé, ahuri, meurtri par les gerbes oranges des balles traçantes dont les claquements résonnent lugubrement sur la carlingue. La situation devient tragique ! Le moteur droit du "Potez" brûle, De Forges, épuisé, trop concentré sur le pilotage, ne voit pas la trainée de fumée laissée par l'avion... Mais soudain, il entend Navelet criait "Le feu!... le feu!..."

De Forge juge la situation et prend sa décision : il est assez près des lignes françaises... Mais d'un instant à l'ordre, l'avion peut se transformer en torche ! Une seule solution, une seule chance d'en sortir : atterir immédiatement ! Alors avec de la chance, ce sera le statut de prisonnier...

 ...

"Pour vous, monsieur, la guerre est finie!" Le lieutenant-pilote De Forges, après un long séjour en hôpital militaire allemand, sera libéré mi 1941 et livrera le contenu de ce récit.

Sous-catégories

ete44_jyetaitNotre but principal est de maintenir et faire revivre la mémoire de la "Libération" en l'expliquant à tous les publics via des expositions et l'organisation d'évènements commémoratifs. Mais avant, il faut replacer les événements dans leur contexte d'où notre intérêt pour les années précédentes et les témoignages relatifs à cette période.

Contactez-nous afin que nous puissions prendre en compte votre témoignage

interviewNotre but principal est de maintenir et faire revivre la mémoire de la "Libération" en l'expliquant à tous les publics via des expositions et l'organisation d'évènements commémoratifs. Mais avant, il faut replacer les événements dans leur contexte d'où notre intérêt pour les années précédentes et les témoignages relatifs à cette période.

Contactez-nous afin que nous puissions prendre en compte votre témoignage