"Jeudi 16 mai,
L'avance allemande stupéfie chacun de plus en plus. L'émotion croît lorsqu'on apprend l'arrivée à Montcornet des colonnes blindées (allemandes).
... Les équipages du (Groupe de Bombardement) II/33 signalent qu'ils ont été attaqués, sur leur propre terrain de Laon, par des autos-mitrailleuses allemandes. ...
Les communications entre le PC du groupement 6 et le PC de la Iere division aérienne sont coupées. Le colonel Lefort rend compte de cette grave situation à la Zone d'Opération Aérienne Nord qui manifeste une certaine surprise. (Sic!).
...Le GB II/12 reçoit l'ordre de reconnaitre et d'attaquer, à très basse altitude, les colonnes blindées sur la route de Montcornet à Liart. ... Les équipages décollent à 11 heures et à Chantilly, "prennent la protection des chasseurs", qui sont des Bloch 152. ...
"Au moment où j'appuie sur la poignée de déclenchement des bombes, écrit le capitaine Tonon, j'entends un bruit formidable dans l'avion. Je crois que tout va éclater, moi y compris. J'attends, j'attends, rien ne se passe..., je me retourne. Je vois le pilote, l'adjudant Brisset, faire une moue significative et l'adjudant-chef Marault revenir vers le pilote tout ensanglanté. Je crois qu'il a les yeux crevés, son visage disparait sous le sang, il a en outre une plaie très visible à la jambe. Je cherche à faire un garrot...
Je vais donc vous parlé de « Carnet bord des pensionnaires sous les bombes », des jeunes filles dans la bataille de Normandie, JUIN-JUILLET 1944, dans son édition à compte d’auteur de 1949, de Mme Marie. C’est un excellent livre historique qui se lit comme un roman d‘aventure. L’action se déroule dans la Manche à Périer et ses alentours, puis à Gouville et enfin à Agon-coutainville.
Le 6 Juin 1944, le débarquement, et surtout les largages des parachutistes américains sur l’est de la presqu’île du Cotentin :
« Soudain, vers le milieu de la nuit, nous sommes réveillés en sursaut par des vrombissements formidables de moteurs géants … Tout tremblent autour de nous…
« Allons-nous être bombardés? »… Les avions passent si bas, le vrombissement de leurs moteurs est si fort, et il semble si près…
Tandis que cette armée d’avions déferle dans un ronflement terrifiant, vague après vague, sans relâche, sans trêve, tout à coup, un roulement de tonnerre sans précédent emplit l’espace.
C’est la voix formidable des canons tirant tous ensemble du côté de Carentan.
C’est un bombardement monstrueux, fantastiques, prodigieux. …
Cela dépasse l’entendement. Les mots manqueront toujours pour dépeindre ce grondement, ce roulement, ce tonnerre.
Et toujours au-dessus de nos têtes le vrombissement ininterrompu des puissants moteurs d’avions volant bas et tirant et peinant…
« C’est le débarquement »
J’éprouve une grande joie, la joie de la « libération » prochaine… »
Le 7 Juin 1944, nouvelles effrayantes, quelques exemples :
- des bombardements des villes voisines : « Coutances à 16 km de Periers, bombardée, la gare incendiée, la cathédrale est debout mais la ville en feu … Nombreuses victimes… Le bourg de Lessay, 10 km de Periers, vient d’être bombardé et les maisons brûlent ».
Une pièce de théâtre à succès de Broadway raconte la vie dans le Stalag 17. Ce camp héberge des sous-officiers américains, la majorité s’y est organisée pour pouvoir s’échapper et ainsi continuer la guerre alors d’autres essayent de tirer parti de la situation.
En 1952, cela devient le film « Stalag 17 » de Billy Wilder qui verra William Holden obtenir l’oscar du meilleur acteur pour son rôle de l’opportuniste mais vrai américain.
Notons une kyrielle de personnages intéressants et attachants comme cet ex-brillant étudiant en droit « Joé » qui complètement choqué ne s’exprime plus qu’en jouant de Ocarina avec un regard vide, ou encore de « tête molle » qui fait une fixation comique sur une starlette hollywoodienne et enfin du « feldwebel » (adjudant), responsable allemand de la baraque, catcheur professionnel plein de compréhension pour ces jeunes américains dont il connait le pays et apprécie la culture populaire (l’ancêtre d’un certain Papa Schultz…).
L’intrigue ? Il y a un traître dans la baraque qui dénonce et espionne mais ce n’est pas celui que l’on croit ! A vous de voir le film pour le découvrir !
L’intrigue n’est certes pas d’un grand réalisme, ce n‘est clairement pas un documentaire mais un film de guerre alors … A vos lecteurs DVD ! Dans cette catégorie fantaisie, la description de l’internement des soldates soviétiques est d’ailleurs, très… hum ? Hollywoodienne !
Rappelons plus sérieusement que :
Les aviateurs arrivant dans les camps étaient donc les « chanceux »!
Ensemble des ouvrages relatifs à la bataille de Normandie : 5 juin au 25 août 1944