Le feu rouge apparut.
--Devant la porte !
Traînant les pieds comme une cadène de forçats, le stick se mit en marche. Puisqu’il s’agissait, en la circonstance, de sorties individuelles, personne ne précipita le mouvement. En tout cas, pas moi. Je me plaçai en position et un des types, derrière, cria :
--Montrez-leur ce qu’on peut faire, mon lieutenant !
Je hochai la tête avec une conviction qui, hélas ! ne venait pas du cœur. Alors vint le « prêt » du largueur. La lumière verte tremblota. Je sentis une tape contre ma jambe et entendis : « Go ! ».
Ma performance fut atroce, aussi affreuse qu’elle pouvait l’être, à ceci près que je réussis à ne pas me cogner dans la queue de l’appareil. J’avais conscience de tomber en avant, mais de haut en bas. Alors quelque chose claqua et ce fut comme un coup de fouet : le choc de l’ouverture si redouté. Il répondait exactement à tout ce qu’on nous en avait dit.
Quand je pus renverser la tête, je levai les yeux vers la coupole de mon parachute, et il me parut superbe. Je commençai alors à me préoccuper de l’atterrissage. Au sol se trouvaient des gens qui observaient d’autant plus mes évolutions que j’étais le premier à sauter. L’inévitable haut-parleur annonça :
--Mauvaise sortie, bien rattrapée. Tout va bien, numéro 1 !
Durant les vingt derniers mètres, je m’efforçai de découvrir un bout de terrain pas trop dur, mais échouai complètement dans mon entreprise. J’atterris sur le derrière et parvins à rester entier en réussissant une glissade les quatre fers en l’air qui tenait du plongeon du gardien de but et de l’envolée d’un gras sautant sur une mine.
… La compagnie 116 gagnait ses ailes.
… Lors du second saut, je recouvrai ma forme. Les 3 et 4eme furent des sorties collectives, un peu bousillées mais sans incident. …
En cinquième lieu vint le saut de nuit, notre ultime descente pour l’obtention du brevet.
