La mission de la "Grande Reconnaissance"?
- "Alors les gars de la mécanique, soucieux, le front ridé, silencieux, conscients de leur terrible responsabilité, vérifient patiemment le moindre organe, le moindre détail des moteurs... Ils savent que là-haut, tout à l'heure, à 9 ou 10 000 mètres... le moindre pépin mécanique, cela veut dire le demi-tour avec la mission inachevée, la catastrophe, peut-être la mort des camarades de l'équipage."
- Les moteurs tournent bien, ils peuvent monter les bouteilles d'oxygène.POTEZ 63.11 - AVION DE RECONNAISSANCE
- "Pendant ce temps dans le bureau du PC, des soldats préparent l'invraisemblable harnachement de l'équipage : les sous-vêtements en laines puis les équipements chauffants : pantalon, veste, serre-tête, chaussons, gants et cagoules traversés d'un réseau électrique et émaillés de prises de courant, puis la lourde combinaison calorifuge, puis enfin le micro pour communiquer à bord, le masque inhalatoire pour l'oxygène, le relais de poitrine, enfin le parachute suprême chance de salut".
- Il faut une demi-heure pour harnacher les 3 hommes, pour relier entre eux les fils électriques, pour disposer les tuyaux souples qui couvrent leur corps. Une fois équipé, chacun s'accroupit, se relève, s'assoit, étire une jambe, lève le bras... Allons! Tout est en place : pas de crainte qu'un vêtement trop serré arrête la circulation sanguine avec la dilatation du corps en altitude, pas de crainte qu'une prise de courant mal fixée entraine le gel d'un membre".
Puis c'est le grand terrain d'aviation quasi-désert, seul leur avion est là, face au vent. Pour se hisser à bord et s'installer, ils ont évidemment besoin d'aide. "Maintenant au moins, ils sentent leur avion, ils sont chez eux, dans leur élément".
Extrait de carnets de patrouilles de Roland Tessier, édition Baudiniere, Décembre 1942.