- A Stonne même, le 16 mai à 6h du matin, le capitaine « Billote » commandant du char B1-bis « l'Eure » contre-attaque suivi de fantassins du 3eme bataillon du 51 RI. C'est la surprise
chez les allemands de la 10eme Panzerdivision et du régiment d'élite Grossdeutschland ! De son char, il voit aligner sur 2 rangs une colonne de blindés ennemis ! Il ordonne à son artilleur du canon en casemate de75 mm de prendre une rangée, lui s'occupant de l'autre avec son canon sous-tourelle de 47 mm. Le blindage du char B1 est le plus épais de ce début de guerre, il résiste à tous les impacts qu'il reçoit ce jour là : plus de 100 ! Il détruit par sa seule action 13 chars allemands !!! Nous avons donc nous aussi notre « Wittman ». Le régiment Grossdeutschland abandonna évidemment le village de Stonne dans un repli désordonné...
- A l'ouest du dispositif, ce tient la ferme des Cendrières, elle est tenue par la 7eme compagnie du 67eme RI. Elle est attaqué dans les règles de l'art le 17 mai après-midi, les français contre-attaquent, des corps à corps ont lieu. Finalement les allemands se retirent en laissant une centaine de morts et de nombreux blessés derrières eux. Et surtout, cette vingtaine de français font presque 70 prisonniers de la 79eme Infanterieregiment !!!
- La ferme tombera finalement le 23 mai après trois heures d'assaut. Il ne reste alors que 30 hommes sur les 150 (au matin)et plus aucun officier. Les prisonniers français partent en laissant le champ devant la ferme couvert de morts allemands. Les allemands rendront hommage à la valeur de ces combattants en enterrant leurs morts et en leur rendant les honneurs. Aujourd'hui, sans le panneau explicatif, cette ferme ne serait qu'une tranquille exploitation agricole comme les autres.
- Dans un combat d'infanterie, l'artillerie peut jouer un rôle primordial en bloquant les mouvements de l'ennemi. Et ce qu'elle réalisa plusieurs fois. Dans le petit village de Sy, on peut voir exposé le canon de 75 mm. Le 23 mai en fin d'après-midi, l'encerclement de la 3eme DIM est presque réalisé par les allemands, seuls les canonniers tiennent ouvert un passage/couloir de 2,5 km. A titre d'exemple, la 15ème batterie du 242ème RA doit tirer à vue, sans réglage, sur l'ennemi car ils n'ont plus de couverture d'infanterie ! Ils tirent avec leurs trois pièces restantes mille cinq cent obus soit 24 tonnes d'explosifs, l'ordre est « hausse minimum avec fauchage à droite et à gauche à volonté »...

Si vous souhaitez en savoir plus, je vous conseille la lecture/l'étude de « la bataille de Stonne mai 1940 » de M Jean-Paul Autant, édition Bénévent 2009. C'est un excellent ouvrage avec une iconographie dès plus fournie.
Donc ma recommandation : circuit très intéressant dans une belle et vraie campagne.
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