Les volontaires pour la moisson sont suffisamment nombreux pour rendre inutiles les réquisitions
Paris, 12 août 1942, A.F.I.P. :
Voici avec le mois d'août le retour des moissons pour lesquelles il faut faire appel à la main-d'oeuvre des villes.
L'an dernier, il n'y eut pas moins de cent mille citadins, requis, ou volontaires, qui partirent vers les champs pour remplacer nos paysans prisonniers. Beaucoup d'entre eux se sont d'ailleurs fixés dans nos campagnes, en tant qu'artisans ruraux ou ouvriers agricoles.
"Cette année, a déclaré à un représentant de l'Agence française d'information de la presse, M Roche, au soège de la mission de restauration paysanne, 8 rue d'Athènes, on peut dire dès maintenant que l'ampleur de cette "mobilisation agricole" ne sera pas moindre qu'en 1941.
Cinquante mille volontaires ou requis sont déjà partis. Mais alors que l'année dernière les deux tiers des partants étaient volontaires, cette proportions sera cette année beaucoup plus élevée.
C'est pourquoi les réquisitions commencées au début de la saison sont actuellement suspendues.
Par ailleurs, a poursuivi M Roche, la demande de main d'oeuvre semble moins élevée que l'an dernier. On ne souffre plus du manque de ficelle-lieuse qui l'an passé, nécessita une main-d'oeuvre accrue.
... D'autre part, nombreux sont les habitants des villes qui ont directement offert leur aide à des parents ou des amis résidant à la campagne.
Il faut enfin tenir compte de certains courants saisonniers d'émigration intérieure : c'est ainsi que les bretons vont, depuis fort longtemps, faire les moissons en Eure et Loire.
Ouvriers, employés, étudiants, toutes les classes de la société a conclu M Roche participent à ce grand effort. Pour que tous les Français aient du pain, les habitants des villes répondent en masse à l'appel du Maréchal, s'en vont témoigner d'une façon tangible la solidarité qui les unis à leurs frères des campagnes."
Source : le journal "La Petite Gironde" du jeudi 13 août 1942.