Trois cent mille voitures électriques pourraient actuellement circuler en France, pour une dépense de 7 centimes au kilomètre. La France est, après la Suisse, le deuxième pays du monde quant à la richesse en houille blanche et une grande partie de ses besoins, en énergie, pourrait être fournie par l'eau.
En cette période de restriction de la consommation d'essence, il était donc tout indiqué de développer la construction de voitures économiques électriques. Le problème n'est pas nouveau puisque la première voiture qui a dépassée les 100 kilomètres à l'heure, la "jamais contente", était une voiture électrique. Notamment dans les services publics - la grosse question étant celle des accumulateurs- il fallait en trouver de suffisamment légers et d'une suffisante capacité pour être utilisée sur une voiture légère.
Un jeune ingénieur s'efforce actuellement de mettre au point une voiture de 300 kilos à vide faisant 40 kilomètres à l'heure avec 75 kilomètres d'autonomie. Les accus se rechargent à l'aide d'une prise de courant ordinaire, ceci pour une dépense d'environ 7 centimes au kilomètre.
Ce même constructeur pense que dans un an nous aurons des voitures roulant à 75 kilomètres à l'heure avec une autonomie de 150 kilomètres.
Le seul point noir est la question des matières premières. Il faudrait environ 5 kilos de cuivre et 5 kilos de caoutchou pour construire une telle voiture. Il se peut d'ailleurs que le cuivre soit prochainement remplacé par l'aluminium, notamment en ce qui concerne les bobinages.
En résumé, voici une industrie bien française, qui permettra peut-être de résoudre le délicat problèmes des transports.
Source : le journal "La Croix" du 26 août 1941.