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Extrait concernant : L'INVASION DU CONTINENT EUROPEEN A PARTIR ROYAUME-UNI EN 1943-1944

1. Un examen détaillé des avantages et des possibilités de la défaite de l'Axe européen par une offensive de bombardement et l'invasion air-sol du continent du Royaume-Uni a été faite par les chefs d'état-major des États-Unis.


2. On estime que l'Allemagne dispose de 32 divisions en FRANCE et les pays limitrophes. Sept de ces divisions sont très mobiles et pourraient rapidemment être déplacé pour s'opposer à un effort d'invasion. Ces forces pourrait a terme atteindre un total de 60 divisions. Elle dispose également d'environ 1254 avions dans la région (747 combattants) qui pourrait être porté à 1766 (1 158 combattants) en enlevant tous les domaines à l'exception de la Méditerranée et front de l'Est. En plus d'une zone de défense côtière variant de 5 à 15 miles de profondeur, elle dispose de quatre ceintures devensives qui doivent être réduits ou neutralisés avant que le mur Ouest soit atteint.

3. L'offensive de bombardiers projetée contre l'Allemagne peut s'attendre à réduire ainsi sa capacité à faire la guerre à créer des conditions favorables à une rentrée sur le continent, sauf si l'Allemagne est en mesure de développer une réponse efficace de contre-mesures en temps opportun.

semaine d 1943 benningLe lendemain matin, rares furent ceux qui s’attablèrent pour le petit déjeuner. Etrange, d’autre part, le silence régnant dans nos baraquements. Zéro pour le chahut coutumier ! Notre insouciance, notre raffut, nos chants nous avez rendus célèbres. Ce jour-là, notre bonne réputation en prit un coup. Durant les heures précédant son premier saut, la compagnie 116 eut toute la vitalité d’un sac de farine.

On nous attendait sur l’aire d’embarquement. Avec des pressentiments sinistres, nous ouvrîmes nos armoires pour en extraire les pépins sur lesquels nous avions sué sang et eau deux jours auparavant. Je m’aperçus alors de l’expression propre à chaque parachute : le petit avait l’air content de lui ; le gros : morose.

… On alla s’équiper et on se ligatura dans le harnais. Opération à laquelle s’associait un haut-parleur lâchant des perles telles que « Serrez vos sangles à bloc ! En glisser à 300m du sol risquerait d’entraîner des conséquences désastreuses. N’oubliez pas non plus que rien de plus difficile à nettoyer qu’un parachute ». Après une éternité d’attente dans le local connu sous le vocable : « l’antichambre de la peur », un petit discour fut censé nous remonter le moral. Sa conclusion : « Eh bien messsieurs, nous y voilà ! » ne nous rendit pas plus optimistes.

… Je montai à bord d’un C-47 quand les autres y eurent pris place. Les officiers passaient les derniers, mais sautaient les premiers. Quand tout fut en ordre, on décolla. Mon siège se trouvait à côté de la porte, ouverte, et par laquelle je n’apercevais que trop bien le paysage.

--Debout !

Après 3 semaines, c’était devenu un réflexe.

--Accrochez !

Fixer ma sangle d’ouverture automatique au câble au-dessus de nos têtes faisait partie d’un rituel que j’accomplis avec un soin tout particulier.

--Vérifiez équipement !

Autrement dit : mon ventral et le dorsal du bonhomme devant moi. Mais il n’y avait devant moi que le largueur qui pouvait lui, se permettre de se marrer parce qu’il resterait à bord. Je comptai mes parachutes et eus un sourire idiot.

--Annoncez la vérification !

--Numéro 12 ok ! déclara avec verve le dernier stick.

Et cela descendit tout le long de la ligne jusqu’à mon :

--Numéro 1, ok !

Il semblait donc que l’on fut prêt. Tous les yeux de se fixer alors sur les deux petites lumières placées au-dessus de la porte, l’une rouge, l’autre verte. Le pilote allumait la rouge quand on arrivait à proximité de la zone de largage et la verte quand on passait au-dessus du point de saut.

1943 benning c4 foottower

Quand elle eut terminé en assez bonne forme la phase « B », la compagnie 116 s’en fut voir ce que lui réservait la « C ». Nous y savions les après-midi consacrés à de nouveaux et multiples pliages. On s’aperçut bientôt que les matinées devaient nous aider à découvrir ce qu’on éprouve quand un saut se produit à mi-chemin du sol.

La chose était rendue possible par des tours métalliques de 80 mètres, munies, tout en haut de quatre bras. Pour mon goût, elles ressemblaient un peu trop à des potences.

L’opération de descente à partir des tours était d’une simplicité diabolique. On accrochait un élève à un parachute ouvert. Le reste du peloton fixait les bords du pépin à un grand cercle à cardan en fer. On hissait le tout en haut de la tour au moyen d’un câble d’acier comme il en pendait un à chacun des quatre bras. L’élève accomplissait donc cette ascension, mollement balancé au bout de ses ficelles.

Quand il atteignait le bras de charge, on l’y laissait en général le temps de faire la paix avec Dieu, puis un déclic libérait le parachute, et après un plongeon d’une vingtaine de mètres, l’air gonflait le pépin et l’on expérimentait les soixante mètre restants une descente tout ce qu’il y avait de réel.

jump school 04« Nous passâmes au stade suivant, le « B », assez impressionnés de la vigueur nouvelle que nous découvrions en nous. Mais l’instructeur remit les choses au point en quelques minutes :

-          - Votre stage de formation, messieurs, comporte quatre phases, chacune volontairement plus ardue que la précédente. Celle-ci est la seconde mais nous qui en sommes chargés, aimons penser que ce devrait être la quatrième. Maintenant commençons !

La précision avec laquelle il s’exprimait nous ahurit et la suite prouva qu’il était homme de parole. C’est sur les genoux que, le premier soir, nous regagnâmes la chambrée – où je glissai sous enveloppe une somme destinée à couvrir les frais d’envoi de mes restes à ma famille.

Ce samedi 26 après-midi, nous sommes terrés dans nos maisons, harcelés par les troupes allemandes, (celles-ci retraitent vers l’est et le hameau du Corbier est sur la « nationale 4 » à la hauteur de Jouy le Châtel). Ils réclament de la nourriture, de l’eau qu’ils nous font boire avant eux ! Nous osions à peine respirer car pour eux, c’était la débâcle (comme nous en 40!) et ils étaient armés. Certains faisaient halte à la pompe communale dans la rue et se lavaient ! Cela durait depuis plusieurs jours, ils tapaient même la nuit dans nos portes et volets pour réclamer de la nourriture. Nous n’avons jamais ouvert ! ...

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