Extrait du mensuelle Patrie, de juillet 1944, c’est une revue Vichyste ou l’on retrouve des auteurs comme Funck Brentano, proche de ligue d’extrême droite et royaliste avant la guerre, ou Gratien Candace, un député Guadeloupéen qui avait voté les pleins pouvoirs à Pétain.
Voici un extrait d’un éditorial non signé :
Après quatre ans d’épreuves au cours desquels la France sembla se survivre à elle-même, le pays exténué, mais toujours vivant s’apprête à soutenir l’ultime assaut de l’adversité.
Meurtris, découragés, dispersés, nous étions en 1940 prêts à tous les désespoirs et à toutes les folies, lorsque la grande voix du Maréchal vint nous parler le langage du vrai patriotisme. Ce langage d’homme et de soldat rallia au Chef, qui n’abandonnait pas le pays aux jours de malheur, tout ce que le peuple de France comptait d’authentiques patriotes et de braves gens.
Après un moment de ferveur unanime envers la personne du Maréchal vers qui les yeux et les cœurs se tournait, les mauvais bergers à la ferveur de l’accalmie commencèrent leur pernicieuse besogne. Les têtes légères de nos compatriotes que n’obsédait plus un danger immédiat s’emplirent insidieusement d’espoirs sentimentaux, de raisonnements captieux et de folles rêvasseries. Devant l’abdication des intelligences, la désertion de certaines élites, l’obscurcissement des consciences, on put croire un moment que la défaite militaire avait été un mal minime en comparaison des désordres qu’elle avait plus révélés que provoqués dans l’âme française.
Il est vrai que « l’invincible espérance », cet instinct de conservation de l’esprit, nous portait à détourner les yeux de notre désastre, et à les porter vers de nouvelles raisons de croire malgré tout à notre avenir. Mais au lieu de mettre cette espérance en nous-mêmes, en notre énergie et en notre union, beaucoup la placèrent paresseusement dans une bienveillance toute hypothétique de
l’étranger à notre égard, et de nouvelles déceptions préludant à d’autres désespoirs n’ont pas tardé à venir dissiper ces erreurs.
Les mois et les années ont passé, et ceux qui ont cru pouvoir se passer des mots d’ordre du Maréchal, ceux qui ont cru qu’on pouvait être plus français que le vainqueur de Verdun, constatent maintenant les fruits de leur erreur. Ils se sont aperçus que ce qu’on leur avait présenté comme du superpatriotisme n’était que la vanité blessée. Devant les ruines qui s’étendent de plus en plus sur notre pays, ils sentent que les grandes heures de 1940 vont peut-être revenir et qu’il ne restera bientôt plus rien peut-être de la France, qu’une parole donnée et tenue : celle du Maréchal.
Après les serments prêtés et parjurés (…) seul reste celui sauva deux fois la France. Il ne se peut pas cette fois que les Français aient la mémoire courte. D’ailleurs ils n’ont pas besoin de se souvenir, il leur suffit de leurs yeux pour voir : Voir que tout ce qui a été fait en dehors du Maréchal ou contre lui n’a rapporté à la France que désastres et ruines.
(…) Une seconde fois abandonnés par les mauvais bergers qui les avaient abusés et trompés, les Français, s’aperçoivent qu’une seule chose encore leur reste : la volonté de présenter un front sans fissure à la tourmente. Les yeux décillés par les événements actuels, ils se retournent vers la grande figure du Maréchal, lui qui n’a jamais cessé de garder sa foi dans l’avenir.
(…) Aujourd’hui ou les événements nous apportent en même temps qu’une nouvelle leçon de soumission au Maréchal une nouvelle preuve de sa clairvoyance, il importe plus que jamais de rassembler toutes les énergies françaises dans une union sacrée si l’on veut vive la France.