Quel supplice de posséder une automobile et ne pas pouvoir rouler ! Transformer l'équipement de la voiture est une solution qui n'est pas toujours attrayante : le gazogène est inesthétique, l'acétylène fatigue rapidement le moteur, et les ersatz ont tous quelques inconvénients. Rien ne vaut la bonne vraie essence, le carburant incomparable!
C'est ce que disait, ou à peu près, un spécialiste sinon des chevaux de course, mais tout au moins des chevaux-vapeurs qui se chargeait de ravitailler ces derniers moyennant un honnête bénéfice. Ce jockey - car c'est un jockey de Villeurbanne - n'eut aucun mal à tenter les automobilistes, lesquels du reste, ne demandaient qu'à croire le "ravitailleur".
Assurant discrétion, célérité et des affaires exemptes de complications. René Bonhomme vendit des bons d'essence à plusieurs personnes, notamment un charcutier... . Il "plaça" ainsi plusieurs milliers de litres. ...
Pour 4.500 francs, il avait vendu cinquante bons de vingt litres... Les vendeurs et les acheteurs se sont retrouvés à la Sûreté. Et M le procureur de la République sans attendre davantage les fit écrouer. ...
Source : "Le Radical" du mardi 1er avril 1941.